De nombreuses œuvres d’art sont
censurées car jugées immorales ou non adaptées à la société pour des
raisons religieuses, voire dangereuses pour les pouvoirs en place.
L’érotisme est l’une des raisons majeures de cette interdiction.
L’historienne d’art et conférencière Michèle Malivel se propose de
mettre en lumière ces œuvres et de les rendre accessibles à tous malgré
les interdits…

Les amateurs d’art découvriront donc le pouvoir de fascination de ces
créations et pourront se faire une idée des raisons pour lesquelles
elles sont censurées. Et ce, lors d’une conférence publique, le jeudi
24 octobre à 18 heures à l’Institut français de Maurice (IFM) à
Rose-Hill. Ce sera aussi l’occasion de comprendre la définition actuelle
de “l’œuvre d’art”. Cela pourrait en surprendre plus d’un…

L’origine du monde.
Ce voyage au pays de la censure raconte l’histoire de ce patrimoine
culturel de l’humanité qui a pour point commun d’avoir bousculé les
idées reçues et choqué les pouvoirs en place. Il permettra de comprendre
que le censeur est paradoxalement un incitateur à la création d’audaces
artistiques.
Les tableaux de Clovis Trouille, Le rêve claustral et Le poète rouge
ainsi que l’estampe de Katsushika Hokusai, Le rêve de la femme du
pêcheur (voir image), illustrent bien ces œuvres, qui ne demandent qu’à
être vulgarisées. Ce n’est là qu’un aperçu de ce qui vous attend sur la
soixantaine d’œuvres présentées dont L’origine du monde de Gustave
Courbet.

Érotisme insolent.
Clovis Trouille est un personnage proche des surréalistes Breton et
Dali par son non-conformisme. Il a marqué l’histoire de l’art du 20e
siècle par son œuvre charnelle et férocement joyeuse. Ses toiles d’un
érotisme insolent, anticléricales et antimilitaristes, lui ont valu
d’être boudé par la critique et foudroyé par la bourgeoisie. Certains
voient aussi en lui un précurseur du Pop Art par son utilisation quasi
systématique de la photographie et des collages comme support.
Katsushika Hokusai est un peintre, dessinateur, graveur et auteur
d’écrits populaires japonais. Son œuvre influença de nombreux artistes
européens, en particulier Gauguin, Van Gogh et Claude Monet, voire le
mouvement artistique appelé japonisme. Il signa ses travaux, à partir de
1800, par la formule Gakyōjin “le Fou de dessin”. Il est perçu comme le
père du manga, mot qu’il a inventé et qui signifie “esquisse
spontanée”.