Article presse Fondation Fort Blanc

Commémoration

En commémoration du 240e anniversaire de la création du cimetière de l’Ouest, la Fondation Fort Blanc, qui est engagée depuis des années dans la restauration du site, a tenu à honorer la mémoire de l’ancien gouverneur de l’île de France David de Cossigny et du fonctionnaire et entrepreneur Jacques Pitcha, tous deux considérés comme des bâtisseurs de l’île Maurice. 

L’ambassadeur de France François Dobelle et le ministre des Arts et de la Culture Mookhesswur Choonee ont déposé des gerbes sur la tombe de ces deux Français qui, pour Philippe Lahausse de la Louvière, le président de la Fondation, sont « les oubliés de l’Histoire ».

Cette cérémonie s’est déroulée dans une ambiance solennelle en présence des membres de la Frégate Floréal, département militaire basé au Port des Galets à la Réunion. 

La conseillère élue pour la zone de l’océan Indien, Michèle Malivel et le président de la Mauritius Employers Federation François de Grivel étaient également présents pour rendre hommage à ces deux Français qui ont apporté une contribution remarquable dans le bâtiment à Port-Louis. 

« Mes recherches pendant des mois dans le cimetière m’avaient indiqué quelques sites possibles de l’enterrement de Cossigny, basé sur la distribution des tombes de sa famille. J’ai alors proposé une stèle en mémoire du seul gouverneur français probablement sur l’île mais sans sépulture », a déclaré Philippe Lahausse de la Louvière lors de son élocution. 

Le président de la Fondation Fort Blanc a également fait l’historique du parcours de David de Cossigny et de Jacques Pitcha. « Le destin fait aujourd’hui que Cossigny, jadis un oublié de l’histoire, a une stèle et une pierre tombale. Vingt ans après la mort du gouverneur Cossigny, un autre homme remarquable fut enterré ici, Jacques Pitcha », a souligné M. Lahausse de la Louvière. Ce dernier a demandé au ministre des Arts et de la Culture que les tombes de David de Cossigny et Jacques Pitcha soient décrétées patrimoines nationaux. Par ailleurs, Philippe Lahausse de la Louvière a attiré l’attention sur les actes de vandalisme qui se perpétuent dans le cimetière. « Il y a eu une vague de vols sur plus de 500 tombes datées du 18 et 19e siècle », souligne-t-il. La fondation fait pression sur la municipalité pour que la sécurité soit renforcée afin d’empêcher tout vandalisme au cimetière

Restauration des tombes

Le projet de la Fondation Fort Blanc vise la restauration des tombes ayant un intérêt particulier et celle des infrastructures du cimetière afin de préserver l’aspect historique de ce lieu. Il y existe 7 800 tombes, parmi lesquelles 3 600 sont d’un intérêt historique. Environ 300 tombes sont dans un état de délabrement avancé. Abandonné, mais incroyablement riche au plan historique, soutient Philippe La Hausse de Lalouvière, ce cimetière mérite d’être mis en valeur pour la postérité. Quelques centaines de mètres carrés recèlent, en effet, une forte concentration de tombes où reposent des personnages illustres, tels des hommes politiques, des militaires et des prêtres. La réhabilitation du cimetière comprend l’entretien du site, l’aménagement des sentiers de visite, l’érection de panneaux, la plantation d’arbres et l’insertion du cimetière dans un circuit touristique et éducatif de la capitale.

La création du cimetière de l’Ouest, autrefois connu sous le nom de Fort Blanc, situé à proximité du Caudan, remonte à 1771, quand celui qui se trouvait alors sur le site du Jardin de la Compagnie fut désaffecté. Aujourd’hui, c’est un établissement public géré par la municipalité de Port-Louis. Les tombes du cimetière de l’Ouest se lisent comme un répertoire de personnages ayant marqué l’histoire de Maurice. Il contient un certain nombre de monuments funéraires importants. De plus, une analyse des tombeaux révèle certaines caractéristiques de l’histoire locale et de sa région. Le premier mort à y être inhumé fut un maçon hindou, né en 1771, arrivé à Maurice pour la construction des premiers bâtiments en pierre de la capitale. L’élite coloniale de l’époque était aussi enterrée au Fort Blanc. 

Pour la Fondation, « il est intéressant de noter qu’une sorte de démocratie posthume a valu aux gouverneurs français d’être enterrés à côté de descendants d’esclaves ». On y trouve parmi les défunts ayant marqué
de l’histoire du pays, la tombe de Lislet Geoffroy, le Révérend Jean Lebrun, Louis Léchelle, le premier maire de Port-Louis.

Source : Le Mauricien 15 juillet 2011


La Fondation Fort Blanc commémore les 240 ans
du cimetière de l’Ouest

L’ambassadeur de France, Jean-François Dobelle, le ministre des Arts et de la culture Mookhesswur Choonee, la conseillère élue pour la zone océan Indien Michèle Malivel, l’historien Yvan Martial, le président de la Mauritius Employers Federation (MEF) François de Grivel et le président de la Fondation Fort Blanc, Philippe La Hausse de Lalouvière ont participé à cette cérémonie.

La Fondation Fort Blanc a pour objectif principal de restaurer les tombes françaises laissées à l’abandon et de préserver le patrimoine historique du cimetière de l’Ouest.

Environ 50 % des personnes inhumées dans ce cimetière sont nées Françaises, soit avant 1810 en territoire français et on compte 250 tombes (peu de caveaux), la plupart des personnes ayant été enterrées dans le sable.

La qualité des pierres tombales semble indiquer que les défunts étaient des gens assez aisés et elles donnent une idée de leur profession. L’occupation la plus citée est celle d’officier de marine.

La tombe de David Charpentier.David Charpentier de Cossigny est enterré à quelques mètres de Jacques Pitcha.

Né en 1740 à Gaillac, dans le Tarn, Cossigny est entré à l’armée à l’âge de 17 ans et a participé à plusieurs batailles en Europe où il se distingua. Il fut nommé Chevalier de St Louis et Lieutenant Colonel du régiment de l’île de France où il partit en 1778 après 20 ans sur le vieux continent. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il s’était joint à ce régiment vu que son oncle Jean-François était à la base de la création des colonies de l’île Bourbon et de l’isle de France. A l’âge de 45 ans, David Charpentier de Cossigny avait été nommé brigadier des armées du Roi et Gouverneur de Pondichéry, puis gouverneur de l’île Bourbon aujourd’hui appelé l’île de La Réunion. Il est décédé à l’âge de 61 ans.

Jacques Pitcha, tamoul baptisé et natif de Pondichéry, un des comptoirs de la France en Inde, serait né, d’après son épitaphe, le 1er janvier 1700. Il a été employé du gouvernement français et entrepreneur de construction. C’est notamment grâce à des habitants de Pondichéry comme lui que Port-Louis fut bâti. Sa pierre tombale est une merveille de sculpture, ce qui témoigne des liens très forts entre l’Inde et la France au 18e siècle, des liens qui perdurent encore à ce jour.

Je souhaite que la sécurité soit renforcée pour arrêter le vol de pierres, de marbres et les clôtures ainsi que tout vandalisme dans ce cimetière. Il y a ici tout le patrimoine, tous les souvenirs d’une longue période de l’histoire de Maurice. Enfin, je souligne également la recommandation que les tombes de Jacques Pitcha et de David Charpentier de Cossigny soient décrétées patrimoines nationales”, a dit Philippe La Hausse de Lalouvière.

Je suis très honoré d’avoir été invité et surtout d’avoir fleuri la stèle qui a été érigée à la mémoire de David Charpentier de Cossigny mais aussi la tombe du talentueux Jacques Pitcha”, s’est exprimé Jean-François Dobelle.

François de Grivel, pour sa part, précisait «que c’était vraiment une excellente chose d’honorer le 14 juillet et de refaire vivre nos ancêtres qui sont arrivés à Maurice. Ils ont été à l’origine d’un certains nombre d’activités économiques et culturelles”.

Nous avons réalisé que c’était le 240e anniversaire du cimetière et nous avons profité du 14 juillet pour demander à La Marine de venir se joindre à nous. Notre but consiste à créer un circuit historique, à intéresser les gens. Ces tombes, c’est toute notre histoire. Vous pouvez passer un après-midi. Vous voyez d’où viennent les gens, quand ils sont morts, leurs professions… C’est passionnant !”, a souligné, de son côté, Michèle Malivel.

Source : Le Matinal 15 juillet 2011 par Hervé Latars

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